7.1.17

" Marcher " # 8, selon Jean Béliveau

 dans « L’homme qui marche » : 

« Je plains les gens qui courent après le temps, l’argent et les superlatifs. Je souffre de ces « extrême », ces « super », ces « extra » affichés qui souillent le paysage et déforment notre rapport au temps.. J’ai le sentiment de marcher dans un monde de mensonges, au milieu d’êtres mutants. »

« …RIEN, c’est plein de RIEN et RIEN. L’absence existe, je la vois… je ne croise pas âme qui vive. A perte de vue, de la terre, de l’herbe jaunie, des arbustes. Il n’y a rien et pourtant, les terres bordant la route sont protégées par de solides clôtures barbelées, fermées par ders portails scellés de lourds cadenas. Dans les pays dits « développés », ce ne sont plus seulement les biens qu’on protège, mais le concept même de propriété ! Je marche des kilomètres sans trouver un endroit où planter ma tente, et je dois me résoudre à des actes délictueux pour pouvoir user de mon droit fondamental à dormir. Tout le monde s’en moque, de ce droit, dans les pays capitalistes. Il n’existe simplement pas, je l’ai souvent remarqué : il faut payer pour dormir. Si tu ne possèdes rien, le repos te sera interdit ! Symboliquement, cela me paraît d’une violence inouïe. »