dans « L’homme qui marche » :
« Je plains les gens qui courent après le
temps, l’argent et les superlatifs. Je souffre de ces « extrême »,
ces « super », ces « extra » affichés qui souillent le
paysage et déforment notre rapport au temps.. J’ai le sentiment de marcher dans
un monde de mensonges, au milieu d’êtres mutants. »
« …RIEN, c’est plein de RIEN et RIEN. L’absence
existe, je la vois… je ne croise pas âme qui vive. A perte de vue, de la terre,
de l’herbe jaunie, des arbustes. Il n’y a rien et pourtant, les terres bordant
la route sont protégées par de solides clôtures barbelées, fermées par ders
portails scellés de lourds cadenas. Dans les pays dits
« développés », ce ne sont plus seulement les biens qu’on protège,
mais le concept même de propriété ! Je marche des kilomètres sans trouver
un endroit où planter ma tente, et je dois me résoudre à des actes délictueux
pour pouvoir user de mon droit fondamental à dormir. Tout le monde s’en moque,
de ce droit, dans les pays capitalistes. Il n’existe simplement pas, je l’ai
souvent remarqué : il faut payer pour dormir. Si tu ne possèdes rien, le
repos te sera interdit ! Symboliquement, cela me paraît d’une violence
inouïe. »