par-dessus les grands
cols.
Elles s’en vont au-delà des montagnes porter les espoirs et bonheurs à ceux qui pourront les saisir.
Le chemin escarpé
Mène aux grottes sacrées
Y monter est facile
Descendre difficile
Car mon corps est puni
Mais mon œil est ravi.
Les ammonites millénaires
Enfouies au plus profond des mers
Surgissent tout en haut des montagnes
Charriées par la grande rivière
Elles vont des vallées aux campagnes
Une marmotte observe nos allers et retours jusqu'au seul filet d’eau ; les choucas et grands corbeaux attendent notre départ pour quelques restes à picorer. Un gypaète, seigneur des lieux, nous offre l’une de ses plumes en souvenir de lui mais aussi pour nous rappeler que ces lieux ne nous appartiendront jamais.
Des amis marchent ensemble vers le grand col.
Un pas, un souffle, un sourire, un pas, un souffle, une
parole.
Des amis marchent ensemble vers le grand col.
Un pas, un souffle, une pause.
Le repas est partagé, un lièvre passe par là, le gypaète
surveille, on se repose.
Les amis repartent ensemble vers le grand col.
Un pas, un souffle, un sourire, un pas, un souffle, une
parole.
Des amis arrivent ensemble sur le grand col.
Un pas, un souffle et puis une embrassade,
Les mots et les rires s’écoulent en cascades.
Brûlures du soleil sur les pierres et nos corps qui
transpirent tout là-haut sous les cimes enneigées. Mais le froid est bien là
dès que l’ombre s’installe.
Une aiguille de glace pend sous un roc ; une
goutte s’écoule des narines rougies ; une main glacée se pose sur un front
fiévreux.
Les corps s’avachissent sous la tente protectrice mais nos têtes s'enflamment de ces heures vécues.