Des glaces perdues
Des crevasses mortelles
Et des ombres gelées
Des petits riens
L’horizon disparu
Le Grand Bronze en fusion
Un petit rien
L’océan englouti
Des fantômes perdus
Des petits riens,
Des riens, des riens du tout
Une liste des morts
Les rêves évaporés
Le firmament évanoui
Un grand corps décharné
Encore des petits riens
Des riens, des riens du tout
Les terres épuisées
Une source disparue
Des merveilles ruinées
Des prairies sans vie
Le futur disparu
C’est vraiment rien.
Il est mort mon soleil
Elle est morte ma Terre
Mais c’est rien, c’est rien
C’est juste un petit rien
Une ville glaciale
Des villages brûlés
Nos vies lentement putréfiées
L’onglée sur mon cœur
Le feu sur mon crâne
Vide est mon corps
Il dénie, dévie de ma vie
Mais c’est rien, c’est rien
C’est juste un petit rien
Il est loin mon passé
Les joies, nos petits bonheurs
Elles sont loin et glacées
Nos envies, nos grandeurs
Mais c’est rien, rien du tout
Juste un petit rien
Les cristaux crissent sous les pas
Soulevant tous les vents
Les morts scellent nos corps
Et les cœurs élevant
Elle est vide mon âme
Elle dévie, vide l’envie
Les riens qui passent me trépassent
Les riens d’émois
Encore des riens
Il est mort mon Soleil
Elle est morte ma Terre
Tous les riens s’envolent
Et je m’en vais
Je ne suis rien, rien du tout
Juste un petit rien.
Il est mort
Il est mort le soleil
L’ombre est sur ma vie
Dans mon cœur la plaie
Et mon âme s’habille de gris.
Pierre Delanoë / Nicoletta