Je suis Kariem, le fuyard soudanais.
J’ai fui les tortionnaires. Alors j’ai traversé la mer.
Calais: la pluie et le ciel gris…
je pleure en marchant, mon pays, ma famille.
La jungle:
des tentes serrées, la boue, les racketteurs.
On paie pour partir.
Trentième tentative: un camion anglais.
Il démarre. Mais pas vers le port.
On crie mais il roule dans la nuit.
Je saute, la douleur est violente, je m’évanouis.
Réveil à l’hôpital.
Maintenant quelqu’un s’occupe de moi,
je boîte mais je garde l’espoir :
après tout, je ne suis pas bien, là?